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SAPINIÈRES, LANDES ET CLAIRIÈRES – N°1

Je m’étais assis là un dimanche soir d’hiver. Marre de marcher. Au pied d’un haut pin sylvestre, je laissais venir la nuit et tout ce qui pouvait arriver d’ici-là. Affût improvisé avec pour seule promesse les hasards de la nature. Les amas de fougères mortes étaient tout de même veinés d’une multitude de coulées animales.

C’était une lande sur les hauteurs. Fougères et ajoncs cernés de conifères. 2 heures étaient passées comme 10 minutes. Avec l’approche du crépuscule, rouges-gorges, mésanges et troglodytes se faisaient de plus en plus discrets. Deux merles s’agitaient encore sur un vieux tronc couvert de lierre. Sur la gauche, à peine visible dans les fougères et l’obscurité, les bois de velours d’un brocard. En haut d’un jeune épicéa, un pinson dessina sa silhouette un court instant dans un reste de clarté.